jeudi 20 mai 2010

La collectionneuse

Haydée- subtile nymphette, retourne les esprits de deux fats qui réinventent la glande absolue

Lors de mes derniers moments à Munich, j'écoutais en boucle La Collectionneuse de Charlotte Gainsbourg et Beck. C'est une chanson billingue, la voix est très douce, mélodieuse ou parlée. Le ton se prêtait bien à mon humeur de l'époque.

"J'ai cueilli ce brin de bruyère
L'automne est morte souviens-t'en
Nous ne nous verrons plus sur Terre
Odeur du temps Brin de bruyère
Et souviens toi que je t'attends"

J'ai vu il y a peu La Collectionneuse de Rohmer. Je trouve que les personnages de Rohmer ont souvent des sourires inattendus, mystérieux et fracassants. C'est le cas de Jean-Louis dans Ma Nuit et d'Haydée Politoff dans La Collectionneuse. Ses yeux rient aux éclats. Son sourire est un brin enjôleur, un brin narquois. Je trouve le personnage d'Adrien très antipathique (comme Jérôme dans Le genou de Claire.) Et sa coiffure tellement 70' ne lui va pas- je ne le trouve donc pas beau- et puis je n'arrive vraiment pas à le suivre dans ses turlupitudes paresseuses. Les dialogues sont comme d'habitude réjouissants.

Echange entre Haydée et Adrien :
"Je ne suis pas une collectionneuse.
- Ne dis pas ça c'est ton seul mérite.
- C'est entièrement faux je cherche. Je cherche pour essayer de trouver quelque chose. Je peux me tromper."

Il a réussi à l'embrasser! Et voilà qu'il lui dit :
"Tu es une petite salope sans morale.
-Ce qui est sûr, c'est que ce n'est pas ta morale que je suivrai."

Haydée me plaît beaucoup, j'admire son aplomb. Quelle jeune fille choisirait de passer ses vacances à cohabiter avec deux branques quarantenaires, se targuant d'être barbare (Daniel) ou quêtant le rien-faire absolu (Adrien)? J'aime aussi sa garde-robe sagement aguicheuse, comme un voile sublimant son corps souple et bronzé. Les plans tournés à Saint-Tropez me font cruellement regretter cette époque où même ce genre de coin était peuplé d'une faune mince et et vêtue (et pas de beaufs en short qui craquent de partout). Enfin, c'est peut-être la grâce du cinéma de Rohmer...

Je partage aussi cette vidéo de Serge G. que j'ai découverte récemment (avec Haydée Politoff justement)
"De la tête aux pieds quand on l'épluche, on ne trouve rien à lui reprocher."

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