lundi 31 octobre 2011

lescaptures.com

Maintenant j'écris ici.
A très vite.

mercredi 24 août 2011

Mon appartement d'amoureux à Paris

Palais Royal (Lomo Lca +)

J'habitais encore rue Vieille du temple lorsque j'ai acheté Appartements de filles à Paris.

C'était juste après avoir rencontré en vrai Sylvia Toth, la créatrice de Warmi. (Je suis fan de cette marque, dont les pièces -superbes- sont fabriquées par des artisanes d'une coopérative à Tausa, en Colombie). J'étais curieuse d'en savoir un peu plus sur elle mais c'est dans un autre livre des Editions Paumes qu'un chapitre lui est consacré.

J'avais aussi glissé dans mon caddie numérique (chez Müm) les Appartements d'amoureux à Paris, un livre d'actualité, alors que nous allions emménager dans notre appartement du Canal Saint Martin. C'est le grand choc de cet été un peu ennuyeux (parce que non chômé***)- et qui l'a rendu tout à fait savoureux. Epicé et tendre à la fois.

Mon nouveau quartier me plaît beaucoup. J'y avais déjà des habitudes (il fait si bon habiter tout près) : le Verre Volé, Les Enfants Perdus (rue des Récollets), Sésame, l'Hôtel du Nord, La boulangerie Du Pain et des Idées (adresse sur la sellette depuis qu'elle m'a révélé certaines coïncidences étranges. Je dois mener l'enquête aussi!). Pour faire les boutiques, je vais rue de Marseille (le génial Centre Commercial- et ses inaugurations, bien peuplées et arrosées au vin nature, tous les stocks des enseignes nationales - et bien sûr APC. Ce magasin dispose d'un siège très confortable qui plaira à celui qui doit patienter pendant les essayages : l'histoire vécue de la jupette à carreaux).

J'ai aussi découvert de nouvelles adresses préférées : la Galerie Végétale (rue des Vinaigriers) pour l'espace stupéfiant, les plantes et les conseils botaniques, Le Comptoir Général (surtout pour les événements, le Blend Art Day m'a vraiment plu, j'y ai participé à un atelier de lomography), le Café A (pour Architecture et pour le cloître mignon- j'aime y observer les "résidents" qui habitent le couvent mais ne sont pas des nonnes), et la Cantine de Quentin- "Vous voulez un autre cheesecake? Parce que les deux filles ont tout mangé".

*** J'ai tout de même étrenné mon nouveau maillot de bain blanc à pois dans la mer belle (et glacée) du pays bigouden, dans le Finistère. Il s'est révélé très impudique une fois mouillé, mais comme l'eau était si froide, la plage était déserte. La transparence du bikini nous bien fait rigoler, Lou et moi, mais juste nous deux.

dimanche 31 juillet 2011

L'été en décalé- Bonifacio et Berlin


Le port de Bonifacio

Dans le U-Bahn de Berlin ( Une berlinoise, Lu(cia) et Maria)

C'est un été sans vacances. Un été un peu pourri qui passe vite parce qu'août commence demain, déjà. Mon dernier bain de mer remonte à l'escapade nuptiale en corse fin juin (dont j'ai parlé dans un précédent billet, illustré par des photos bretonnes. C'est bon, j'ai développé la pellicule de Bonifacio- terminée à Berlin. Mais juste quelques clichés, les autres sur la prochaine). Depuis, j'ai acheté un maillot de bain Madras, blanc à pois très joli, qui devra patienter jusqu'à mon prochain week-end chez Lou et la mer.

J'ai aussi un peu erré à Berlin autour du 14 juillet (enfin, surtout le 15 je crois). C'est une ville dans laquelle il fait très bon vagabonder. Elle offre de charmants cafés où se reposer et lire au chaud, parce qu'il y faisait très froid, surtout le 15. Ce jour-là, j'ai passé quelques heures au Meli Melo Cafe à Kreuzberg. J'y ai goûté un gâteau aux groseilles que j'ai adoré, je crois que je sais pour toujours ce que sont des Johannisbeeren à présent. J'y étais tellement bien que j'ai enchaîné avec une Tomatensuppe, tout aussi réjouissante (tout est permis à Berlin).

Cet été, je vais voir aussi beaucoup de films au cinéma, ces films français que beaucoup détestent, il ne s'y passe rien selon eux, mais moi, j'adore. Mon préféré est Un amour de jeunesse de Mia Hansen-Love qu'il me tarde d'aller revoir. Ce film m' a bouleversée (un critique du Masque a dit "essoré", c'est pas mal non plus mais je ne veux pas le plagier). Le voyage d'études à Berlin et au Danemark m'a transportée avec cette troupe d'étudiants (et leur professeur). J'ai envie de mer du Nord et de petites cabanes de plage à rayures.

mardi 5 juillet 2011

D'aphrodites et de salomés - L'hôtel Particulier

La première fois, je portais un slim noir, et la deuxième aussi. Le même je crois. Oui je suis sûre, le Kuyichi.
Avec le pull blanc Lauren Bacall du premier rendez-vous, je suis arrivée après lui, seule et intimidée, je n'osais pas sonner. "Monsieur vous attend dans le jardin" m'avait annoncé le garçon, venu me chercher à la porte. Lors de notre seconde visite, j'étais accompagnée. Nous sommes entrés ensemble et tout seuls, ma main dans la sienne- j'avais choisi la veste ceinturée Hannes Roether.

***
La première fois nous sommes partis à la hâte et il a hélé un cab à qui il a demandé "à la maison".
La seconde fois, j'ai insisté pour prendre des vélos et nous nous sommes perdus entre Montmartre et la Place de Clichy. Je disais "c'est par là, je suis sûre" mais je savais que je me trompais, ça me plaisait, je voulais prolonger le moment. Comme la première fois. A l'Hôtel Particulier.

dimanche 3 juillet 2011

Retrouver le goût des bains de mer



Je n'ai pas grand chose à dire sur ces photos, parce qu'elles commencent à dater un petit peu, d'une escapade en Bretagne et du premier bain de mer.
Ma pratique nouvelle de la lomographie déconnecte en fait les illustrations des billets. (C'est tout un processus : il faut terminer la pellicule- sans trop gâcher, amener et chercher les lomos au labo- qui ferme si tôt et le week-end aussi. Mais la surprise au moment de découvrir les photos fait oublier ces contraintes.)
Je trouve que les dunes bretonnes ressemblent à la garrigue corse sur la dernière photo. J'ai passé quelques jours là-bas la semaine dernière, près de Bonifacio pour un mariage et de nouveaux bains de mer, dont j'essaie de retrouver le goût, à présent rentrée à Paris.
J'ai repris mes habitudes préférées (pour couper court à la nostalgie corse) : le shopping avec mon vélo rouge, très utile pour le marathon des soldes, finalement c'est bien d'être rentrée- et les déjeuners en tête à tête avec lui. Samedi nous avions rendez-vous chez Claus, rue Jean-Jacques Rousseau. Pour une fois (la première?), je suis arrivée avant lui (je deviens très habile pour trouver les itinéraires optimaux avec ma bicyclette).
Nous fûmes installés à l'étage (l'épicerie occupe le rez de chaussée), près de la fenêtre grand' ouverte, par une serveuse attentive, vêtue d'un pantalon cerise- et qui ne connaissait pas les ingrédients du smoothie rouge : "De la cerise, de la fraise, attendez, je vais aller demander. Mais il est très bon, je viens de le goûter". C'était très bon, c'est vrai. Tout était très bon. Surtout le yaourt à la lavande en dessert.

dimanche 19 juin 2011

Se précipiter à petits pas : la grâce des personnages d'Ozu


Une photo prise à Cariló (Argentine, côte Sud) par mon amie Lucia Abela Ruiz.

Un lundi férié où il travaillait, je l'ai retrouvé au rond point du théâtre (où nous allâmes voir quelques jours plus tard la pièce russe Semianyki sur les conseils de Dee. Il adora et moi je ne m'ennuyai pas trop- un bilan somme toute honorable pour deux spectateurs retors comme nous deux).
Nous nous pressâmes main dans la main au Hanawa, rue Bayard où il avait réservé. (C'est juste à côté de son bureau, il fallait faire vite). Dès que nous entrâmes dans le restaurant, je me sentis transportée dans un film d'Ozu. (Il faut dire que j'avais passé le week-end sans lui à engloutir des Ozu avec un plaisir sans limite. Je circulais donc encore dans la vapeur du saké, me précipitant à ses côtés à petits pas, les jambes comme serrées dans un kimono!).
Il s'enquit auprès du garçon d'une table à l'écart de celle de son boss qui déjeunait aussi au Hanawa. (Il avait pris précaution de vérifier auprès de son assistante. En cet ex-jour férié, le lieu regorgeait d'hommes d'affaires, dont M.Pigasse juste à côté). Le garçon sourit avec complicité et nous installa en lieu sûr. Ca m'a rappelé l'assistant de Shin Saburi dans Fleurs d'Equinoxe d'Ozu, gêné par la présence de son patron au Luna Bar, au point de lui gâcher son whisky.
Nous commandâmes des bentô et j'insistai un peu pour une bière, afin d'avoir le plaisir de le servir comme les femmes japonaises (et aussi de tremper mes lèvres dans cette mousse un peu amère).
Dans les films d'Ozu, les hommes ont pour habitude de se rassembler pour boire et bavarder- sans oublier de se moquer de la serveuse gironde. J'adore retrouver les mêmes personnages d'un film à l'autre : le grand digne à l'air de samouraï (Shin Saburi), le beau gosse mélancolique (Keiji Sada), celui dont les yeux rient même quand il dit quelque chose de douloureux (Chishū Ryū, mon préféré), le marieur un peu bavard et aussi le gamin dont je raffole (le petit Masahiko Shimazu). C'est lui dans Bonjour :

Les bentô furent servis et j'imitai la belle Setsuko Hara, picorant avec lenteur et prestance des petits bidules dans les cases de la jolie boîte, souriant et pépiant en même temps. (Setsuko Hara fut sans doute le grand amour d'Ozu. Elle joue souvent un rôle de femme qui malgré de nombreux soupirants fait le choix du célibat pour continuer à honorer la mémoire de celui qu'elle a aimé).
Je fus ravie du déjeuner, pas par les bentô (décevants) mais par cette mini-comédie japonaise que j'ai jouée- et le plaisir de le voir lui, bien qu'un peu absorbé par le call de 14 h 30.

mardi 31 mai 2011

L'ogre du marais

Cette image illustre juste le premier verbe d'action du billet.



Ce matin, alors que je me hâtais à petites foulées vers le métro, ma trajectoire a croisé celle d'un grand gaillard en costume et serviette, un semi-ogre assez classe (quoique je n'eus pas le temps de détailler sa tenue du regard!). Il cavalait vers la boulangerie-pâtisserie au coin de la rue Bourg Tibourg, la tête rivée sur la vitrine. Ses yeux reluisaient de gourmandise , sa bouche se réjouissait déjà à l'idée de croquer dans l'un de ces petits pains jaunes! Son visage, éclairé par les reflets de brioches m'egaya (même si je me méfie un peu de cette boulangerie, qui bien qu'elle appâte l'oeil, m'a tout l'air d'un business avant tout lucratif.)

Que penser des knakis (le mot même me dégoûte, et je fais une faute dedans- bien fait) et des carottes rapées en barquette qui siègent le "bac à légumes" de mon frigo (dans la partie réservée à celle qui le partage avec moi)? Peut-être qu'en voyant le miso Lima, les légumes frais, la pâte à pancakes au babeurre "au dessus" de ses kn*k*s, elle s'interroge aussi. Une chose est sûre, nous ne déplorons aucun chapardage.

dimanche 29 mai 2011

Amour, audace, modernité-Istanbul



A Beyoglu, sur l'Istiklal Caddesi



Le roman d'Orhan Pamuk a distillé en moi des noms de rues, de quartiers et d'ambiances d'Istanbul dans les 70'. J'ai formé, livre en main et depuis Paris, des fantasmes que j'ai quêté dans l'Istanbul d'aujourd'hui.

A Beyoglu, le héros Kemal rentre dans une boutique de luxe, en vue d'acheter un cadeau pour sa future fiancée Sibel. Je m'imaginais quelques rues calmes-voire désertes, bordées d'enseignes haut de gamme un peu désuètes. J'ai découvert un quartier volcanique, organisé autour d'une artère commerciale bondée jour et nuit, l'Istiklal Cadessi. De part et d'autres s'élancent des ruelles où fourmillent restaurants, bars et clubs. Je n'ai jamais vu une telle foule, à perte de vue.

Là, à la terrasse d'un restaurant, il boit du raki et fume des cigarettes. Grand, assez massif, avec le regard clair et perçant à l'Atatürk, c'est Kemal. Füsun, elle, j'ai peiné à la trouver. J'ai vu peu de néo-starlettes à la chevelure de miel. Surtout des garçons en groupe, avec des cuirs, qui fument, comme à l'aguet.

La foule de Beyoglu nous a fasciné. D'où viennent-ils, tous ces garçons? En goguette à la capitale pour le week-end? Et eux, en face de nous, des bobos d'Istanbul qui profitent des premières nuits douces en terrasse? Et lui, qui dérobe à notre nez une table chez Mikla, un sale gosse stambouliote? Sans repère, nous inventons à chacun une histoire.



Bonus : deux polar-lomos !


Petit-déjeuner au penthouse

Le musée de l'innocence d'Orhan Pamuk (Il existe! En construction lors de mon passage).

dimanche 22 mai 2011

Lumières de la ville et bonheur- Istanbul

Thé sur une terrasse stambouliotte

Déjeuner à l'Istanbul Modern : le flou des premiers clichés- et le Wallpaper déniché à la dernière minute



Avant, j'avais d'Istanbul une idée assez floue où se mêlaient- je respecte la chronologie, les diapos de Madame D. en 5e, les mots fiers de K. une vendeuse turco-munichoise, les clichés de Garance Doré et le dernier roman d'Orhan Pamuk. Je me sentais attirée par cette ville pour tout ça et par autre chose que je peinerais à identifier.

Istanbul m'a surprise- et pour moi, c'est toujours un très bon début. K. m'avait assuré qu'Istanbul, c'était un mix entre Londres, Paris et Barcelone : ce n'est pas du tout mon avis. Istanbul ne ressemble pas à une métropole européenne. C'est une ville branque- et c'est tant mieux- faite de ruelles pavées et escarpées où les taksis roulent à fond (et doivent estropier des passants à la pelle), d'artères commerciales bondées et de ponts embouteillés. Le Bosphore, qui découpe la ville, l'apaise aussi. Parce qu'Istanbul bouillonne.

Encore sous le coup du stress du vol pris in extremis à Paris, j'ai fulminé (!) en découvrant notre chambre au House Hotel de Galatasaray (ai trouvé l'adresse chez Garance Doré) qui donnait sur rien (une cage d'escalier?). En plus c'était mon anniversaire! J'ai eu gain de cause et une jolie chambre claire sur la rue- mais un peu honte du caprice devant E. Garance Doré a dû avoir l'un des Penthouses du 4e étage, elle! C'est un bon spot, mais demander une chambre avec vue- au risque de se voir coller la suite "de luxe" (my eye) avec vue sur les tuyaux.

Après cet épisode, nous avons dévalé le quartier de Cucurcuma jusqu'au Bosphore, pour un déjeuner en terrasse à l'Istanbul Modern. A côté, deux hommes devisaient en anglais et mangeaient des brochettes. Derrière moi, une tablée de français parlaient fort- le patriarche voulait en mettre plein la vue avec des détails sur la révolution kémaliste. Derrière E., un type racontait (en anglais aussi- adresse très "locale") comment il s'était dopé avec des capusles d'Oenobiol et viré au brun. J'ai jeté un coup d'oeil- rien d'extraordinaire, juste bronzé. Déçus. Un jeune couple est arrivé et a demandé une table en terrasse mais c'était bondé. La fille a fait une moue de dépit mortel- je me suis reconnue.

A suivre.



Bonus : Woman of a Mad Men (un des premiers polars-lomos)

dimanche 8 mai 2011

I love B.B


C'est un vieux carton pour une soirée Fooding, que je trouve plus à mon goût que celle des soirées Foodstock 2011 ^^.

La fille de Benjamin Biolay a le même nez retroussé que lui. Sa main est toute petite dans la sienne lorsqu'ils s'éloignent tous les deux dans les jardins du MAC/VAL à la fin de la soirée Foodstock.

Pendant le concert, elle était posée sur une boîte sur le côté de la scène et regardait d'un air éberlué les grandes gigues émoussées au whisky Jameson se trémousser sur "Si tu suis mon regard".

C'était magique de l'entendre tout près, B.B. Sa voix m'a accompagnée partout, depuis mon port gloomy natal-je rêvassais adolescente sur Rose Kennedy- existait-il quelque part des garçons qui pourraient partager mon amour pour BB?- jusqu'à Munich où j'ai battu les pavés gelés de la Rosenheimerstr avec Mon héritage dans les oreilles. Négatif s'est improvisé B.O de mes insomnies quand elle m'a laissée seule.

Merci B.B.

mardi 3 mai 2011

Tea-Rex

L'image vient du blog Sail to the Moon.

Le Kusmi tea, c'est coquet. L'idée que je me fais des gens qui achètent du Kusmi, je la tairais au cas où certains d'entre eux se glissent ici. Dee- qui n'a rien d'une Tea Snob- a dit que Kusmi c'était surfait, une fois. De toute façons, elle était de mauvais poil ce jour-là, celui des cupcakes de Chloé. Il se trouve que je possède quand même une boîte Kusmi-T, verte, Detox, achetée dans un moment d'égarement. Gloussons.

En cas de présence toxique, Le Musée de l'innocence d'Orhan Pamuk fera plus d'effet que le Kusmi T- j'aurais dû garder un peu du roman stambouliote sous la main. Pour sentir les effluves du Bosphore, écouter les pêcheurs depuis un yalı*, traîner dans les rues en pentes de Çukurcuma, participer aux soirées chez les Füsun , boire des raki avec Kemal. Y être. Avant d'y partir. Bientôt!

J'ai lu en parallèle Le Musée de l'innocence et La Princesse de Clèves (à glisser dans le sac). En moi, ils ont résonné. Echos-sanglots retenus. Parce que pas toute seule. Il a quand même remarqué les larmes dans mes yeux.

*résidence d'été turque en bois (Sibel et Kemal y passent deux mois et demi pour "soigner" Kemal.)

samedi 16 avril 2011

Name dropping

Illustration de Greg Pizzoli

Il fait si beau si beau mon amour, si beau ce matin. Nous courrons à la grosse boîte aux lettres pour envoyer la carte "Merci de virer Guéant". Une idée des Inrocks.

Magasin Merci. Je me mire avec le sac Louise de la marque Bleu de Chauffe. L'ai découverte dans Les Inrocks (encore eux), numéro Mode in France. Depuis un reportage sur Yves Saint Laurent, je ne porte plus que des sacs avec une bandoulière- pour la silhouette. Très convaincue par Louise mais je réfléchis. Je suis sage?

Terrasse du café Merci. Oeufs à la coque- et mouillettes grillées. Beurre à croquer, pas le beurre Bordier comme à l'Hôtel Amour, mais le même qu'au Bellecote à Courchevel (souvenirs enneigés). A côté, des garçons über-stylés discutent show-biz et se la racontent. Le soleil se cache. Pour qu'ils enlèvent leur Rayban. (En fait ils n'avaient pas de lunettes- c'est moi, hihi).

Passage aux Cahiers de Colette où je m'offre Le musée de l'innocence d'Oran Pahmuk et Hiroshima de John Hersey. En rentrant, j'ouvre la petite boîte aux lettres : une enveloppe verte. Des mots depuis la Grosse Pomme. Merci!

lundi 28 février 2011

Le Métro ou les histoires du reflet dans la vitre

Photographie de Benoît Delhomme

Quand je suis sage et que prends le métro le soir et pas le cab pour aller jusqu'à Liège, je n'ai pas envie très envie de lire Le Tigre (bien golri) ni les Inrocks (qui m'aspirent jusqu'au bout de la ligne 1 le matin). Je préfère me mirer dans la vitre pleine de reflets. (Je le fais aussi le matin et le soir - bien entendu.)

Mais le soir, toute apprêtée, rouge aux lèvres, mèche ondulante (maintes fois replacée), parfum au garde-à-vous, coeur battant, la vitre m'engloutit- et mes pensées. Elles divaguent. Il suffit un coup d'oeil échangé à droite, avec un garçon barbu qui m'éclabousse de sa lumière crue, et je crois, oh, il me regarde- c'est vrai! Non je n'ose pas vérifier, le rouge des lèvres monte aux pommettes, la pompe cardiaque irradie encore davantage. Alors je n'en peux plus- et j'ose. De la vitre qui m'inspire, j'arrache mes yeux et les pose sur lui. Et en fait rien. Tout s'évanouit.

Je ris de moi jusqu'à la fin du trajet. Je sors-seule, ou presque à cette station où personne ne monte et ne descend jamais. Parfois il y a des pas aveugles derrière alors je cours et je cours encore les deux grappes d'escaliers, les cheveux s'emmêlent avec le vent frais, le rouge monte au front, cette fois. Et j'arrive essoufflée chez lui. Ca peut commencer.

dimanche 27 février 2011

Tu m'as dit je t'aime, je t'ai dit attends - Les ambiances de Jules et Jim


J'ai déjà écrit sur Jules et Jim. C'était en fait les miettes tombées de mon travail pour une proposition de chronique destinée au Fooding : les adresses d'un personnage de fiction. Jugée charmante mais pas évidente par le guide, j'ai décidé de poursuivre cette chronique et de la publier ici.

***

"Les pieds des buveurs se toucheront sous la table"

Les rubans des chapeaux flottent dans le vent lorsque les jeunes femmes descendent le perron de chez Jules. La troisième, Catherine, la française, avait le sourire de la statue de l’île. Les pas crissent sur les graviers de l’allée de l’Hôtel Particulier menant au jardin, comme calfeutré des bruits de la ville. Cela commençait comme un rêve. Les coeurs battent un peu. A l’ombre des feuillus, on boit fraternité (accent teutonique de rigueur) au Très Particulier (le bar de l’Hôtel) : les pieds des buveurs se toucheront sous la table. Un cocktail optimiste nommé Between the sheets de David West, le barman, donnera de l’ardeur au fougueux. Osera-t-il attarder son pied, comme Jim à côté de celui de la désirée? Catherine, elle, a choisi l’autre, Jules - innocent, généreux, vulnérable.

Ne pas prêter attention à Mr Figaro :"Vous plaisantez? - Je ne plaisante jamais. D'ailleurs, je n'ai pas d'humour."

Mais Jim sera bientôt invité en tête à tête: Voulez-vous m’attendre à 7 heures dans la première salle de notre café? Pour attendre une fille qui est en retard- en pensant avoir soi-même loupé l’heure du rendez-vous, La Palette, notre café de Saint Germain est un bon lieu de rencart. La salle animée sans être bruyante, ou la terrasse, offrent un cadre propice et même du divertissement : un homme qui n’a pas d’humour (et qui lit le figaro) peut-être, des jeunes semi bling-bling et des néo-vieilles à banane rétro, sans doute. Si elle arrive sur le coup de huit heures, affamée, une des planches “comme sur la table d’à côté”, reluquée alors que l’heure tournait, sera bienvenue. Son regard chantait de fantaisie et d’audace contenue. Faire ensuite quelques pas le long de la Seine- ne pas penser au plongeon de Catherine. Juste à la réchauffer.


Tu m'as dit je t'aime, je t'ai dit attends. J'allais dire prends-moi, tu m'as dit va-t-en.

Si elle invite à une promenade en voiture, esquiver par principe (!) et la guider au Rosa Bonheur, la guinguette des Buttes Chaumont. Prendre le métro, le vélo- ou par la main. Le lieu invite à la discussion sans hâte, avec humour et tendresse, à la “rôtissoire”, le restaurant du Rosa Bohneur- dont les plats parfumés réconfortent : Vous avez été pour Catherine facile à prendre mais difficile à garder. Comme le décor s’y prête, on peut aussi monter sur une des buttes du parc et rouler-bouler jusqu’en bas sur un rythme d’éclats de rire. Prendre ensemble des plaisirs total à des riens, parce que le bonheur se raconte mal.

mercredi 16 février 2011

Das Photoautomat- le levi's 501 et SoPi*

Du und Ich. Photoautomat an der französischen Cinematek.


Je suis en train de regarder La Marquise d'O. de Rohmer en allemand. En fait, j'ai juste regardé le générique en grignotant des whoppies maison : galettes de maïs et tartex. Rien à voir avec ceux de Chloé, rue JB Pigalle (banane, chocolat et beurre de cacahuète. Ca ne me plaisait pas trop, j'ai choisi le cupcake aux fruits rouges cette après-midi.) Le staff est gentil là-bas. Mais Dee von N n'a pas aimé (juste le garçon avec la banane-elvis). Elle préfère Rose et sa bakery. Qui est moins rose que Chloé.

Après nous sommes allées chez Celia Darling, à SoPi aussi. Elle avait vendu le pull Dingo un peu Castelbajac (sniff). Mais j'ai trouvé les escarpins les plus jolis du monde. Cette boutique me fait frétiller. Même si c'est pas parce que c'est vintage que c'est beau.

Eux, ils ont osé dire tous les deux que mon levi's 501 vintage m'applatissait les fesses! Nous étions à La Régalade du 1er et j'ai failli mettre en charpie mon soufflé au Grand Marnier de dépit. Mais ils ont vérifié à nouveau et my ass a été rassuré.

* South Pigalle

mardi 8 février 2011

Se manipuler- quel ennui!

Je viens d'acheter le grand livre des tartes Kluger (leur boutique du 3e me plaît, le service est ***).

Dans Les belles images de Simone de Beauvoir, Laurence s’évertue à trouver des slogans publicitaires, alors que Jean-Charles l’attend dans le lit - il sent le tabac blond et un autre truc- je ne me rappelle pas, la lavande peut-être. Elle a ensuite une réflexion sur le côté pratique de la pilule, parce que, quand même, se “manipuler”, quel ennui.

Je m’interroge sur ma capacité à tout retenir, à conserver ces balises au fond de moi qui me préviennent de tout danger et qui s’agitent lorsque qu’elles se rappellent, me piquent du souvenir. Vice ou vertu? Ses cris et ses menaces restent vives et se ravivent quand d’autres se livrent à ces actes d’intimidation.

Ce sont mes pensées lors des trajets pendulaires d’Hôtel de ville à chez moi- où à partir de Rambuteau. J’aime assez cette rue, la librairie des Cahiers de Colette et les cupcakes de Berko (très jolis, meilleur le matin, quand hurle la faim- à mon avis, ravissants à tout moment). Suis allée Aux deux amis rue Oberkampf ce soir, ce n’est pas si loin de chez moi pourtant, mais j’y remarque plus les odeurs et les gens- la patine m’a éloignée des miens.

Je n’y emmènerai pas Mère mais c’est un endroit réjouissant, on y gueule joyeusement (ah, le bruit- ça devait être vraiment bien pour ne pas m’avoir fait fuir!). On fend avec plaisir la foule jusqu’aux tables du fond où l’on peut dîner- bien. Ne pas venir pour des tapas mais s’en régaler. Y revenir pour des tapas mais n’en pas trouver (je suppute!). Aucune idée de la carte, elle est griffonnée sur un bloc note au crayon.

lundi 31 janvier 2011

Rise up and save this f*cking world



Patty Smith et Robert Mapplethorpe

Just Kids vaut le coup d'être lu. Surtout s'il est entamé dans l'A380 au dessus de l'Océan, après le documentaire sur YSL- qui est si touchant avec ses lunettes de taupe et son sourire qui avalerait presque ses mots. Je n'ai pas la même tendresse pour PB.
Une fois la ceinture rebouclée et le livre de Patti rangé, nous fredonnâmes Brooklyn Bridge d'Alex Beaupain: J'ai peur pendant l'aterrissage, mais tu me tiens la main. De bon ton. Patti se fait la réflexion qu'elle n'a jamais tenu la main de Robert dans un avion qui les mènerait vers ailleurs. Leur histoire est new-yorkaise. Bloß New York.
Nous avons parcouru le MoMA au pas de charge (il l'avait vu si souvent et puis, il était inquiet du quatrième bol). Le meilleur moment fut la découverte d'une photo de Robert Mapplethorpe juste au moment où j'évoquais son nom. Patti fut célèbre avant. Robert la Muse, muséifié au final.
Patti et Robert savaient dès le début qu'il étaient des artistes. Que leur talent était là, en puissance, et très fort tout au fond d'eux. Est-ce la certitude qui leur confère cette sérénité sur les clichés, ce naturel qui éclabousse de beauté? Un peu comme V. qui, parce qu'elle sait qu'elle a de bonnes manières, peut sans rougir y faire des entorses charmantes.

dimanche 23 janvier 2011

Somewhere (Et nulle part)

Colette. Il est très fier de cette double perspective. (Il a bravé l'interdit- pas de photos chez Colette).

Il m'a dit que son chemin préféré, c'était celui de chez lui à l'Hôtel Amour. Nous nous tenons alors par la main et échangeons sur nos envies pour le petit déjeuner. Nous connaissons la carte par coeur et ce matin, j'avais très envie de goûter leurs oeufs benedict. (Parce que Somewhere.)

Nous devions être un peu tard ce dimanche parce que pour la première fois depuis notre première fois, l'hôtel était bondé. Nous ne nous étions pas imaginé cette mini-tragédie. "Et dans le jardin?" osais-je. "Nulle part." La "meneuse" de salle blonde n'a pas du tout semblé nous reconnaître. Nous sommes des habitués pourtant, non? Nous gênions même- j'eus l'impression. Nous bâtîmes vite en retraite, tout pleins du sentiment d'être chassés de ce lieu chéri.

L'harmonie dominicale s'effrita net. Notre second choix de café fut celui du dépit. Petite voix : "Un thé et des tartines". "Non, pas de tartines, c'est la formule brunch uniquement." L'autre serveur eut la même réponse. Il voulut insister pour moi, encore, et ce fut l'éclat. Tout s'écroula et je ne sus m'agripper à rien.

dimanche 16 janvier 2011

Le chat de Greuze, sa rue-et la cocotte


Jean-Batiste Greuze, Le Dévidoir (Frick Collection)


Le sol était recouvert de plastique. C'est un vrai chantier, rue Greuze. Elle se demandait si laisser les plinthes en blanc serait assez chic, s'il ne fallait pas mieux les peindre en gris taupe, comme le mur. En tout cas, c'est ce que préconisait ce magazine italien de décoration, qu'ils venaient de recevoir. Lui, ça le rendait presque nerveux ces histoires de noir lunaire (-ou tellurique? Je ne me souviens plus.) Et tout le monde avait faim.

Les petits légumes devaient confire encore cinq minutes. Elle proposa sa petite salade de fenouil. Oui, ça ferait du bien à tout le monde. Enfin, la cocotte Staub arriva, lourde, brûlante, pleine. J'ai ressenti sa satisfaction, au moment de déposer cette masse sur la table affamée.

Nous parlâmes de Deux de la vague qui nous avait plu à tous les deux. J'y ai découvert que Jean-Pierre Léaud fut écartelé entre ses deux pères Truffaut et Godard. Les Inrocks avaient prévenu que les cinéphiles un peu avertis n'y apprendraient rien de neuf. Moi si.

La salière et la poivrière, singulières par leur taille et leur mécanique, attiraient ses mains- qui tripotaient et répandaient du sel partout. Peut-être du sel du Tibet. Attention, ça sale très fort. Elle ne pouvait s'empêcher de mettre en garde son fils, m'avait-il confié in petto. Et aussi que les portions dans l'assiette, toutes petites chez elle, le laissaient affamé. Il le répéta encore en rigolant, désignant la Staub gargantuesque. Pas aujourd'hui.

Ils voulurent savoir si NYC bougeait comme avant, ou stagnait. "J'ai refait le chemin jusqu'à mon ancien appartement en haut de Time Square. Les menus du deli en bas de chez moi n'ont pas changé de place sur la porte" raconta-t-il. NYC s'encroûte, comme Paris. Nous évoquâmes aussi Hangawi, le restaurant coréen végétarien de la 32e rue à Manhattan, puis les tableaux de Jean-Baptise Greuze de la Frick Collection- et encore bien des détails de NYC mais j'ai peur d'ennuyer.

Au dessert, la petite soeur, qui a plus de 20 ans, eut plusieurs gestes d'enfant qui me ravirent. Elle se garda le couteau des fromages, dégusta avec application les deux couteaux dans l'assiette, avant de reposer celui en trop, un peu honteuse (peut-être pas, moi je l'aurais été je crois). Elle recueillit aussi le jus du plat de la salade d'oranges à la cannelle dans son verre pour le boire comme au petit déjeuner. Une fois rentrés, je finis Horizon de Modiano. Je n'avais pas du tout envie que ce soit dimanche soir.

samedi 8 janvier 2011

Le quatrième bol


Macaroni & Cheese à la City Bakery, comme dans Somewhere de Sofia Coppola

Chinatown

Juste avant de partir de l'hôtel W, je me suis rappelée avoir omis de mentionner sa venue au brunch de Ina & Ray. Si naturelle, sans doute. Il m'a priée de les prévenir. Sourire gêné, nez froncé. Message Facebook à Ray. Un peu nerveux, même s'il ne le laisse guère transparaître.

Sur la route vers l'East Village où se trouve la maison d'I & R, nous sommes tombés sur un petit marché bio local (green market). Un fermier "big", rouquin, vendait du lait dans ces petites bouteilles en verre- si jolies qu'elles me donnent (presque) envie d'acheter du lait. Je me suis imaginée en héroïne d'un roman de Laurie Colwin, vêtue d'une jupe en laine et blouse à imprimé liberty, ou en jeans et cachemire- faisant mon marché avant de cuisiner un déjeuner chaleureux et classe.

Sonnette. La porte s'est ouverte, laissant apparaître un intérieur épatant et la table mise. Quatre bols. Ouf.

Il y eut des fraises, des oeufs brouillés à la roquette et un gâteau de chez Payard (pâtissier fameux à NYC, pour avoir régalé les quatre gourmandes de Sex & the City.) Je l'avais trouvé très "rude" lors de ma première escapade à NYC. J'avais pensé à l'époque que c'était pour singer le côté impoli des français mais je crois à présent qu'il a juste adopté la rudesse des vendeurs américains. No tip, no smile.

(Suite à venir)