lundi 30 mars 2009

La blouse du berger

Dr Shepherd...Suivez le berger en salle de repos, popopop...

Télévisuellement déformée par Urgences (Dr Ross, what else?) puis Grey's Anatomy, je m'attendais, à chaque fois que je poussais la porte d'un hôpital (voire même un vieux cabinet de quartier), à faire face à un apollon en blouse blanche, dégainant son sourire charmeur et feignant d'ignorer son sex appeal ravageur. Je tombais inexorablement sur l'exact opposé du Dr Hollywoodien, à savoir un vieux pustuleux, un libidineux aux cheveux clairsemés, voire même un jeune timoré dont les mains glaciales m'ont plus inspiré le dégoût  qu'un frisson de plaisir...

J'ai dû attendre de me fracasser le genou dans un violent accident de ski - le premier jour du séjour, bien entendu, me faire rapatrier en chaise à roulettes, pour arriver déconfite, souffreteuse, rageuse et hideuse devant le Dr D. Pour la première fois que je souhaitais un simple mécanicien du corps, a-sensuel, froid et méthodique, voilà que se dressait devant moi, toute cassée, le sublime, le craquant, l'enjôleur Docteur Fantasme. Ayez pitié de moi.

Ce fut sans succès que je tentais de réprimer mes rougissements frondeurs, à chaque fois que Dr D. poussait la porte de ma cellule hospitalière. Il simulait l'indifférence de son sourire à tomber - il devait assister très souvent à ce genre de réactions irréprimables. Moi, qui a fortiori l'avais attendu si longtemps, mon Dr Fantasme, je rageais d'être aussi pitoyable, clouée au lit, pâlotte, affulée de cette horrible chemise "dos nus" de patiente en chirurgie. Et, non content de me voir virer de couleur, le Dr D. semblait prendre un malin plaisir à me considérer comme une fillette qu'on tutoie, s'adressant à Maman pour les préconisations post-op (et toutes remarques ME concernant). Pauvre gamine invisible.  La teu-hon. 

L'histoire n'est pas terminée, j'ai bientôt mon ultime rendez-vous - à l'hôpital j'entends, avec le Dr D. Je serai réparée, apprêtée, genoux bien en avant (et poitrine aussi, on ne se refait pas - les seins). Je n'amènerai pas Maman avec moi, ça l'obligera à me regarder. Une question reste en suspens : jaretelle ou pas jaretelle?

mardi 17 mars 2009

Miami roman photo**


- Eyy, on va la plage?! ( Dingue, on dirait que je fais du "D" là-dessus)

- Ca n'a pas l'air de te motiver des masses, dis...hum!

-Tant pis, je vais trouver quelqu'un d'autre (et, phrase qui tue :) Je ne vais pas te courir après...

-Sans rancune, hin?!


n.b : ce que j'écris dans ce blog correspond certes pas mal à ce que je suis. Et s'il faut en retenir une seule chose (oui, oui, je suis complexe), c'est que je ne me prends pas au sérieux. Oué, oué, je "les" ai molestés à coup de moleskine, mais avec le sourire, hin?!

Lors de mon premier vol transatlantique (j'allais à NYC), j'ai eu l'irrépressible envie de suivre à l'aéroport le beau black glam, qui courait à l'appel de l'hôtesse "Passengers for Miami, passengers for Miami" (Prononcer "Maïami" of course).  

Je ne suis jamais allée à Miami, mais là, il fait un soleil magnifique dans mon jardin alors j'ai pris des (auto)portraits. ("Mon" Robert Frank est en crise, il m'a fait défaut, le salaud*.) Aucun rapport avec Maïami, sauf que je m'y verrais bien, là maintenant. 

*Je t'aime E.
** Je m'ennuie à mourir

lundi 16 mars 2009

A la recherche de la cause perdue

Elle aussi aimait les causes perdues...Elle non plus ne la fermait pas.

Je ne me perds pas dans une nostalgie jouissive en repensant au lycée. Pourtant, j'y ai vécu des choses, entre les murs hideux d'un bahut de province profonde - profondément belle aussi. Je me suis (dé)construite, j'y ai eu mes crushs platoniques les plus mémorables, j'ai souffert, j'ai jubilé. Et ces petites pierres du mur de mon adolescence, je les dois à mes copines. 

Les copines de lycée. Celles avec qui on a papoté des heures durant les cours de math, celles avec qui on s'est ennuyé à hurler à la pause de midi, celles avec qui ont matait les gars de devant en TP de physique. Celles-là aussi qui ont disparu. Celles qui sont toujours là mais qui ne le sont plus, des copines. Celles avec qui on aimerait partager des choses, encore, mais qui semblent figées dans un autre monde. Un monde où il faut mieux fermer sa gueule que de fâcher. Ou bien parler du passé. Parce que oui, à cette époque, on avait encore des illusions.

Je suis consciente des différences entre nous toutes, qui se sont creusées avec ces 5 années. Et je ne sais pas pourquoi je ne veux pas les perdre. Je perdrais, quoi, du reste? Je perdrais sans doute un bout de moi, un bout fissuré. J'aime les causes perdues. Je colmate les fissures. Et puis je donne un gros coup de masse dessus. Juste pour la faire exploser, la brêche. Il n'empêche que j'ai peur du trou béant. Du vide.

lundi 9 mars 2009

Butinons, c'est le Printemps*


J'anticipe un petit peu sur le Printemps car il est trop tard pour les bonnes résolutions et puis le Printemps, les boutons qui éclosent et autres chatons de peuplier odorants, c'est quand même bien plus coule que les galvaudées bonnes rés' du premier Janv'. 

Car il est  (Prin)temps de graver la chose dans le vortex du virtuel : c'en est fini de mon état perpétuel de kid-in-love. Ils ont réussi (quelques éléments) à le flétrir. Tant pis pour eux (tous). 

Je vais me la jouer butine à présent. Et ce pour un moment encore indéterminé. J'en discutais ce matin avec mon amie B. qui me confiait aussi "j'ai envie de picorer maintenant, de me faire traiter comme une princesse". C'est la tendance pré-printanière. A suivre bien entendu par toutes. 

Les règles de bases : 

- Il (le mâle cotoyé) sera toujours anonyme ou affublé de nom d'animal. (Ce n'est que naturel après cette succession de coq, chien, vermisseau et porc.)

- Il ne sera nullement sujet de confidences. Il n'existera que physiquement
Je pense en outre que mon entourage se réjouira de la cessation de mes logorrhées de "trop chou - über-cool-- mignonnet- absofuckin'lutely adorable" en parallèle avec "ingrat - ignoblement lâche - juste incroyablement mou - bizarrement incongru - plouc".

- Les communications - venant de notre part seront laconiques. Le bref coup de phone sera privilégié le cas échéant. Les missives écrites seront exclues (à l'exception d'un sms de rupture, voire du post-it : "Sorry, I can't".) Nous nous ferons un devoir de ne pas répondre à leur lettre/coup de fil/texto/mail.

- Les investissements de notre part en temps et en sous seront réduits comme peau de chagrin (le ou les mâles utiles seront donc proches et n'auront le droit à nulle exigence - ou post-it direct) La lingerie ancienne sera de rigueur, l'épilation se fera à la maison, les masques et autres crèmes de nuit seront privilégiées au "je garde mon make-up pendant l'amour parce que je veux rester au top".  A oublier direct. (Idem le cas de figure "je garde mes lentilles la nuit pour mieux le voir".)

-Nous ne penserons guère à lui et ce sera bien entendu notre "mood" qui dictera la rencontre (ou pas). Nos explications seront vaseuses et juste nulles s'il en demande. Nous aurons le devoir de les désinformer. 

Ils vont adorer.

*Au Printemps, la légèreté est de rigueur