mercredi 27 août 2008

"...Il ne faut exiger l'essentiel que de toi, Lily"


"Ma petite fille, beaucoup d'hommes peuvent t'apporter de bonnes choses dont tu as besoin et que tu recherches. Mais aucun ne te les apportera toutes.  Il ne faut exiger l'essentiel que de toi, Lily." 

Eugène Love Peacock à sa fille Lily, in Lily Love Peacock, de Fred Bernard (Troisième album d'une exquise trilogie de B.D)

Si je n'ai guère eu de modèle absolu dans mon entourage, je me suis souvent identifiée, violemment, à des héroïnes de fiction. Est-ce l'apanage de toutes les grandes lectrices? Sans doute. Ces rencontres solitaires me chahutent. Je suis comme poussée au seuil de moi-même, oui, il fait trop sombre à l'intérieur

Elles m'ont fait frémir...Elles m'assombrissent puis m'éclairent. Elles m'inspirent.

Scarlett O'hara in Gone with the Wind de Margaret Mitchell. Pour sa répartie, sa coquetterie, son courage : "Fiddle dee dee!"

Ariane in Belle du Seigneur d'Albert Cohen. Pour son physique, son déni, ses angoisses : " Un dimanche, alors qu'elle lui téléphonait au Ritz, sa voix s'étant soudain enrouée, elle n'avait pas osé se racler la gorge pour l'éclaircir, de peur du son ignoble qui la déshonorerait, et il l'aimerait moins."

Lili Bart in  The House of Mirth d'Edith Wharton. Pour sa futilité, son élégance, sa quête tragique : "Mais une telle décision était trop exclusivement raisonnable pour ne pas contenir en  soi des germes de rébellion..."

1 commentaire:

Ambre a dit…

Je me suis complètement identifiée à Ariane, belle, langoureuse, angoissée. Ah, j'ai envie de me replonger dans Cohen...