mardi 31 mai 2011

L'ogre du marais

Cette image illustre juste le premier verbe d'action du billet.



Ce matin, alors que je me hâtais à petites foulées vers le métro, ma trajectoire a croisé celle d'un grand gaillard en costume et serviette, un semi-ogre assez classe (quoique je n'eus pas le temps de détailler sa tenue du regard!). Il cavalait vers la boulangerie-pâtisserie au coin de la rue Bourg Tibourg, la tête rivée sur la vitrine. Ses yeux reluisaient de gourmandise , sa bouche se réjouissait déjà à l'idée de croquer dans l'un de ces petits pains jaunes! Son visage, éclairé par les reflets de brioches m'egaya (même si je me méfie un peu de cette boulangerie, qui bien qu'elle appâte l'oeil, m'a tout l'air d'un business avant tout lucratif.)

Que penser des knakis (le mot même me dégoûte, et je fais une faute dedans- bien fait) et des carottes rapées en barquette qui siègent le "bac à légumes" de mon frigo (dans la partie réservée à celle qui le partage avec moi)? Peut-être qu'en voyant le miso Lima, les légumes frais, la pâte à pancakes au babeurre "au dessus" de ses kn*k*s, elle s'interroge aussi. Une chose est sûre, nous ne déplorons aucun chapardage.

dimanche 29 mai 2011

Amour, audace, modernité-Istanbul



A Beyoglu, sur l'Istiklal Caddesi



Le roman d'Orhan Pamuk a distillé en moi des noms de rues, de quartiers et d'ambiances d'Istanbul dans les 70'. J'ai formé, livre en main et depuis Paris, des fantasmes que j'ai quêté dans l'Istanbul d'aujourd'hui.

A Beyoglu, le héros Kemal rentre dans une boutique de luxe, en vue d'acheter un cadeau pour sa future fiancée Sibel. Je m'imaginais quelques rues calmes-voire désertes, bordées d'enseignes haut de gamme un peu désuètes. J'ai découvert un quartier volcanique, organisé autour d'une artère commerciale bondée jour et nuit, l'Istiklal Cadessi. De part et d'autres s'élancent des ruelles où fourmillent restaurants, bars et clubs. Je n'ai jamais vu une telle foule, à perte de vue.

Là, à la terrasse d'un restaurant, il boit du raki et fume des cigarettes. Grand, assez massif, avec le regard clair et perçant à l'Atatürk, c'est Kemal. Füsun, elle, j'ai peiné à la trouver. J'ai vu peu de néo-starlettes à la chevelure de miel. Surtout des garçons en groupe, avec des cuirs, qui fument, comme à l'aguet.

La foule de Beyoglu nous a fasciné. D'où viennent-ils, tous ces garçons? En goguette à la capitale pour le week-end? Et eux, en face de nous, des bobos d'Istanbul qui profitent des premières nuits douces en terrasse? Et lui, qui dérobe à notre nez une table chez Mikla, un sale gosse stambouliote? Sans repère, nous inventons à chacun une histoire.



Bonus : deux polar-lomos !


Petit-déjeuner au penthouse

Le musée de l'innocence d'Orhan Pamuk (Il existe! En construction lors de mon passage).

dimanche 22 mai 2011

Lumières de la ville et bonheur- Istanbul

Thé sur une terrasse stambouliotte

Déjeuner à l'Istanbul Modern : le flou des premiers clichés- et le Wallpaper déniché à la dernière minute



Avant, j'avais d'Istanbul une idée assez floue où se mêlaient- je respecte la chronologie, les diapos de Madame D. en 5e, les mots fiers de K. une vendeuse turco-munichoise, les clichés de Garance Doré et le dernier roman d'Orhan Pamuk. Je me sentais attirée par cette ville pour tout ça et par autre chose que je peinerais à identifier.

Istanbul m'a surprise- et pour moi, c'est toujours un très bon début. K. m'avait assuré qu'Istanbul, c'était un mix entre Londres, Paris et Barcelone : ce n'est pas du tout mon avis. Istanbul ne ressemble pas à une métropole européenne. C'est une ville branque- et c'est tant mieux- faite de ruelles pavées et escarpées où les taksis roulent à fond (et doivent estropier des passants à la pelle), d'artères commerciales bondées et de ponts embouteillés. Le Bosphore, qui découpe la ville, l'apaise aussi. Parce qu'Istanbul bouillonne.

Encore sous le coup du stress du vol pris in extremis à Paris, j'ai fulminé (!) en découvrant notre chambre au House Hotel de Galatasaray (ai trouvé l'adresse chez Garance Doré) qui donnait sur rien (une cage d'escalier?). En plus c'était mon anniversaire! J'ai eu gain de cause et une jolie chambre claire sur la rue- mais un peu honte du caprice devant E. Garance Doré a dû avoir l'un des Penthouses du 4e étage, elle! C'est un bon spot, mais demander une chambre avec vue- au risque de se voir coller la suite "de luxe" (my eye) avec vue sur les tuyaux.

Après cet épisode, nous avons dévalé le quartier de Cucurcuma jusqu'au Bosphore, pour un déjeuner en terrasse à l'Istanbul Modern. A côté, deux hommes devisaient en anglais et mangeaient des brochettes. Derrière moi, une tablée de français parlaient fort- le patriarche voulait en mettre plein la vue avec des détails sur la révolution kémaliste. Derrière E., un type racontait (en anglais aussi- adresse très "locale") comment il s'était dopé avec des capusles d'Oenobiol et viré au brun. J'ai jeté un coup d'oeil- rien d'extraordinaire, juste bronzé. Déçus. Un jeune couple est arrivé et a demandé une table en terrasse mais c'était bondé. La fille a fait une moue de dépit mortel- je me suis reconnue.

A suivre.



Bonus : Woman of a Mad Men (un des premiers polars-lomos)

dimanche 8 mai 2011

I love B.B


C'est un vieux carton pour une soirée Fooding, que je trouve plus à mon goût que celle des soirées Foodstock 2011 ^^.

La fille de Benjamin Biolay a le même nez retroussé que lui. Sa main est toute petite dans la sienne lorsqu'ils s'éloignent tous les deux dans les jardins du MAC/VAL à la fin de la soirée Foodstock.

Pendant le concert, elle était posée sur une boîte sur le côté de la scène et regardait d'un air éberlué les grandes gigues émoussées au whisky Jameson se trémousser sur "Si tu suis mon regard".

C'était magique de l'entendre tout près, B.B. Sa voix m'a accompagnée partout, depuis mon port gloomy natal-je rêvassais adolescente sur Rose Kennedy- existait-il quelque part des garçons qui pourraient partager mon amour pour BB?- jusqu'à Munich où j'ai battu les pavés gelés de la Rosenheimerstr avec Mon héritage dans les oreilles. Négatif s'est improvisé B.O de mes insomnies quand elle m'a laissée seule.

Merci B.B.

mardi 3 mai 2011

Tea-Rex

L'image vient du blog Sail to the Moon.

Le Kusmi tea, c'est coquet. L'idée que je me fais des gens qui achètent du Kusmi, je la tairais au cas où certains d'entre eux se glissent ici. Dee- qui n'a rien d'une Tea Snob- a dit que Kusmi c'était surfait, une fois. De toute façons, elle était de mauvais poil ce jour-là, celui des cupcakes de Chloé. Il se trouve que je possède quand même une boîte Kusmi-T, verte, Detox, achetée dans un moment d'égarement. Gloussons.

En cas de présence toxique, Le Musée de l'innocence d'Orhan Pamuk fera plus d'effet que le Kusmi T- j'aurais dû garder un peu du roman stambouliote sous la main. Pour sentir les effluves du Bosphore, écouter les pêcheurs depuis un yalı*, traîner dans les rues en pentes de Çukurcuma, participer aux soirées chez les Füsun , boire des raki avec Kemal. Y être. Avant d'y partir. Bientôt!

J'ai lu en parallèle Le Musée de l'innocence et La Princesse de Clèves (à glisser dans le sac). En moi, ils ont résonné. Echos-sanglots retenus. Parce que pas toute seule. Il a quand même remarqué les larmes dans mes yeux.

*résidence d'été turque en bois (Sibel et Kemal y passent deux mois et demi pour "soigner" Kemal.)